Les réseaux sociaux diffusent des photos de sapeurs-pompiers manifestant avec violence et déposant leur pantalon.
Tout d’abord je voudrais témoigner de ma solidarité et de mon soutien attristé au Directeur Départemental par Intérim que j’ai l’honneur de connaître et qui est une référence de notre profession.
Ces agissements sont purement scandaleux et sont constitutifs de manquements professionnels, de par la manifestation en tenue statutairement interdite, mais aussi d’infractions pénales par des actions de dégradation qui se devront d’être réparées aux frais du contribuables. Enfin, le Droit sera t’il le même pour tous ? Les autorités de tutelles auront elles enfin le courage de mettre un terme à ces abjections ?
Ces voyous omettent de tout dire et s’inscrivent dans une démarche de toujours plus où l’on ne parle pas de compensations à des contraintes mais d’avantages à instituer en privilèges.
Ces voyous ont oublié, ou pas connu, la fabuleuse époque des années pré et post 1990 où la profession est passée du Moyen âge à l’ère actuelle et dont il convient de souligner l’implication d’un Haut Fonctionnaire d’exemplarité, Monsieur le Préfet Joël LEBESCHU. Souvenons nous de cette marée pacifique de 100 000 Officiers, Gradés et Sapeurs, Professionnels et Volontaires qui ont manifesté sans le moindre incident dans les rues de Paris. Un exemple.
Ces voyous ne connaissent probablement pas le Colonel (er) Jacques SAINT JALMES grâce à qui, après une manifestation pacifique, où pour la première fois les Officiers descendaient dans la rue, en coopération avec d’autres responsables de sa trempe, nous bénéficions aujourd’hui de la prime de feu intégrée dans le calcul des droits à pension. Demandée depuis des décennies cette mesure n’était envisagée réalisable par personne sauf quelques uns.
Ces voyous ne connaissent probablement pas le Colonel (er) Pierre GRENIER qui le 6 mai 1988 voyait son travail transformé en décret pour l’organisation des Services d’Incendie et de Secours et qui sera in fine le socle de la loi de 1996 puis de celle de 2004.
OUI, il reste probablement des ajustement à produire mais de nombreuses dérives s’installent et ne pourront aboutir qu’à une fin regrettable.
Ces voyous ne connaissent pas plus le Colonel (er) Jacques SAINT JALMES, déjà cité, et son prédécesseur notre regretté Colonel (er) Pierre Philippe FEYZEAU. Ils ont réformé notre formation la conduisant à une réelle reconnaissance institutionnelle et construit une filière professionnelle de reconnaissance pour tous, enfin pour ceux qui servaient et ne se servaient pas. Les déroulements de carrière étaient permis équitablement à tous, quelles que soient les fonctions occupées où le lieu d’exercice. En ce temps il n’était pas nécessaire d’inventer l’expression “égalité réelle” qui, entre autre, est une Honte de notre société d’être invoquée de la sorte.
Là encore des voyous de tout genre ont fait démanteler cet édifice si difficilement construit pour se construire une carrière autoroutière sans péage. Je regrette de devoir le dire mais cela concerne malheureusement également des officiers. Il ne faut surtout pas généraliser mais combien auront su profiter de ce démembrement, qu’ils auront plus ou moins anonymement soutenu, pour se servir et bloquer un système que de jeunes motivés et dignes de leurs grands prédecesseurs auront beaucoup de mal à rétablir.
Combien auront évolué de Lieutenant à Lieutenant Colonel sans avoir passé aucun concours et toujours bénéficié de mesures transitoires ? Il n’est pas besoin de les citer qu’ils sachent juste que l’on sait et que leur belle expression ne traduit pas leur valeur.
Que des difficultés existent, c’est certain, mais qui fait la course à l’intervention, ne relevant pas de notre concept d’intervention d’urgence et/ou en environnement hostile. Dénoncer la charge de travail, l’augmentation des budgets, alors qu’on l’exploite le système pour bénéficier de recrutements et ainsi élargir la pyramide qui permette d’accroitre le nombre de galons à chaque niveau jusqu’au plus haut. Dans le même temps d’autres, avec la bénédiction de l’administration centrale qui ne finance rien, se plaisent à en supprimer certains, après avoir saturé les strates intermédiaires, pour acheter la paix sociale et montrer qu’il n’y a pas pléthore d’officiers supérieurs. Cette démagogie est aussi condamnable que celle inverse. En toute chose il faut un équilibre. Et les élus ou les représentants de l’Etat qui sont incapables de dire NON à des dérives, dans le transport sanitaire, dans les missions de conforts que le secteur économique ne veut pas réaliser parce que pas assez rentable, PEUPLE de France c’est ta contribution librement consentie qui finance ces dérives cumulées.
Par respect de leurs responsabilités actuelles je ne citerai pas certains collègues, certains sont des Amis, qui dans l’ombre mais l’efficacité, loin de la médiatisation tentent de maintenir ce socle qu’il a été si difficile à construire.
Je n’ai pas évoqué le contexte des Sapeurs-Pompiers volontaires qui ne sont pas concernés par ces déviances même si certains peuvent être tentés d’user de l’émotion vis à vis de quelques élus en mal de bulletins électoraux. Ces cas existent et il faut avoir la fierté de le reconnaître mais ils sont rares et ne doivent pas être exploités à dessein et injustement.
Là aussi le volontariat, j’en ai été issu comme des cadets de sapeurs-pompiers devenus Jeunes-Sapeurs pompiers, se devra d’évoluer. Il ne pourra plus persister en l’état qui conduit encore à de grandes confusions avec le bénévolat et dont les contraintes sont sans nulles communes mesures. L’Etat et les élus exploite ce système parce qu’il leur procure de bons leviers de manoeuvres démagogiques. Leurs compétences professionnelles techniques sont les mêmes que celles des sapeurs-pompiers professionnels ou bien il y a des manquements et ils méritent d’être sanctionnés. Et puis, dans certains centres de secours, eu égard aux régimes de service et aux affectations de piquets, certains sapeurs-pompiers volontaires totalisent annuellement plus d’heures d’intervention que certains sapeurs-pompiers professionnels dont certains en ont perdu leur pantalon publiquement tellement peu habitué à l’enfiler promptement pour déclarer. Mais là aussi, ne généralisons pas, l’expemle réel est une provocation volontaire pour rétablir l’objectivité à observer.
Ces voyous ci-dessus ne connaissent pas plus le Colonel (er) Bernard JANVIER, ancien Président de la Fédération National des Sapeurs-Pompiers de France, qui outre sa participation dans les dossier sus évoqués a été un ardent promoteur du volontariat qu’a su reprendre un de ses successeurs, devenu aujourd’hui Préfet Territorial de la République, le Colonel Richard VIGNON.
Peut être faudra t’il qu’une ou un vrai Journaliste accepte de rédiger un ouvrage objectif, sans complaisance ni affectif, sur l’évolution des Services d’Incendie et de Secours pour que chacun constate où il est depuis où il vient et qu’enfin notre Nation sache vraiment à qui elle confie sa sécurité. Dépêchons nous certains grands acteurs sont déjà partis et leur mémoire n’a été que peu transcrite.
Aujourd’hui mon style dérange beaucoup de monde alors que cela ne porte préjudice à personne mais je détiens et conserve ma liberté de réfléchir, d’analyser et de m’exprimer au regard de ce que j’ai eu la chance et l’honneur de vivre auprès de certains à qui j’adresse toute ma gratitude. Jules RENARD disait “Ecrire c’est une façon de parler sans être interrompu” alors je ne m’en prive pas.
Aujourd’hui mon choix de style m’interdit, et je l’ai choisi, de reporter l’Uniforme que j’ai eu la fierté de revêtir durant quarante quatre années. Il est inscrit, comme mes bottes et mon casque ou mon veston de peau, dans ma mémoire, celle qui est bien vive. Je suis fier de ne plus avoir à m’habiller comme ces voyous qui, disons le simplement, n’ont rien à faire au sein des Services d’Incendie et de Secours.
Lieutenant Colonel (er) Jean-Luc CARTAULT